Les vulnérabilités de stabilité financière sont pointées du doigt
Cher lecteur,
Ces derniers mois je vous ai parlé des risques d’exposition énormes pris par les banques françaises.
(J’espère que la vôtre ne fait pas partie de celles sans scrupules, qui s’exposent autant que les banques américaines en 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers !)
Aujourd’hui, la BCE nous gratifie d’un état complet sur l’économie.
Il est toujours extrêmement intéressant d’écouter ce que retient la BCE, d’abord parce qu’elle détient un volume de données colossal sur tout ce qu’il se passe en Europe, et aussi parce que c’est elle qui a le pouvoir. Elle tient désormais nos Etats en survie, en finançant les dettes et les plans de relance.
Ce rapport semestriel fait 120 pages.
Heureusement pour vous, je vous en fais la synthèse ici :
Alerte maximale sur les banques
Voici les premières lignes du rapport, et il donne tout de suite la couleur : Les vulnérabilités de stabilité financière ont augmenté
Les banques européennes, qui ont bien résisté jusqu’à maintenant, subissent la combinaison de problèmes montants dans la qualité de leurs actifs, de problèmes structurels persistants, et des pressions montantes sur leur profitabilité.
Enlevez le “jargon” habituel, et vous retrouvez les mêmes dangers que la BCE relevait début 2020 avant la période du Covid :
- un modèle bancaire à la dérive,
- des actifs toujours plus pourris prêts à exploser,
- et des banques qui n’arrivent même plus à se financer.
Les problèmes des banques viennent de loin…
Ajoutez à cela les faillites en série qui font suite aux confinements décidés par nos gouvernements, et les banques se retrouvent en très grande difficulté.
Le problème, c’est que la BCE donne les coups par devant, pour mieux les financer par derrière.
Car ce sont les mêmes directeurs de ces grandes banques surexposées qui siègent à tous les Conseils de la BCE. Pour la France par exemple, les deux banques les plus influentes à la BCE, avec une vingtaine de sièges chacune, sont la Société Générale et la BNP.
Les deux pires en termes de spéculation sur les marchés !
Avec ces conflits d’intérêt évidents, la BCE continue de largement abonder les banques d’argent gratuit… alors que celles-ci ne reversent aucun argent pour aider l’économie à repartir.
Mais les alertes concernent bien d’autres sujets que les banques, et donnent une idée claire des risques ces prochains mois :
- Risques sur la dette privée des entreprises (Même le taux de grosses entreprises peu solvables a triplé depuis 2008)
- Dépendance totale des particuliers et entreprises envers les aides d’Etat
- Crise du marché du travail (52% des travailleurs s’attendent désormais à être au chômage)
- Bulle de crédits
- Risques de fortes corrections sur le marché immobilier
- Problèmes de rentabilité pour les assureurs
Ce sont toutes les conséquences de la politique actuelle.
Concernant la France, ce rapport permet de se situer en Europe par rapport aux autres pays qui reçoivent le même soutien de la BCE. Et je vous préviens, ce n’est pas rose :
La France n°1 des surendettés parmi les gros pays
La BCE réalise un graphique essentiel sur les risques d’endettement, avec les dettes publiques (en horizontal) et les dettes privées (en vertical).
L’objectif est donc d’être le plus en bas à gauche, avec des niveaux d’endettement raisonnables :
Quel est le seul mastodonte européen dans le cadran “MAXI-RISQUES” en haut à droite ?
La France, à côté de Chypre, de la Belgique et du Portugal.
Même la Grèce n’y est pas… Ni l’Italie. C’est vraiment un très mauvais signe.
Quel est le pays dont les dettes ont le plus explosé pendant le Covid ?
La France.
Donc quand on vous dit qu’il n’y a pas le choix, et que débloquer toujours plus de budget pour tout et n’importe quoi est la seule solution, ce n’est pas vrai.
D’autres pays européens et même des plus endettés, ont réussi à mieux maintenir leur économie que la France, en dépensant un peu moins.
Cet autre graphique confirme que la situation est aussi très difficile pour les citoyens français : la France est dans le top 3 en Europe en termes d’endettement des ménages, et de niveau nécessaire d’aides de l’Etat.
L’immobilier en danger ?
Ce que l’on entend moins, c’est comment la crise actuelle pourrait aussi toucher l’immobilier dans les mois qui viennent.
La BCE observe que les prix de l’immobilier sont anormalement élevés, alors qu’en 2009 ils s’étaient effondrés. (courbe jaune)
Et surtout que la valorisation des biens immobiliers atteint des niveaux incroyables, sans raison économique. (courbe orange foncé)
Ce qui conduit la BCE à anticiper que “les marchés immobiliers en Europe risquent une correction”
Ces excès sont dûs bien sûr à l’empilement des dettes, et à l’argent gratuit que la BCE envoie elle-même depuis des mois, ce qui fausse le marché.
Qu’est ce que cela veut dire pour vous ?
2020 approche de ses derniers jours, et la BCE nous rappelle la nécessité d’être attentifs pour notre argent en 2021.
L’étau se resserre toujours autour des mêmes acteurs : Etats, banques, assureurs… et désormais immobilier.
D’où l’importance toujours plus essentielle d’avoir une partie de votre patrimoine en dehors de ces risques.